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Réflexions existentielles
11 décembre 2007

Un appel angoissant

Il y a une chose que je n'aime pas ou qui me laisse toujours perplexe : les conversations surréalistes.

Dimanche après-midi, le téléphone sonne, je décroche »

« Allo… »
« Allo…, bonjour, c’est …Martin ? »
« Euh, non, c’est son fils »
« Ah, bonjour Arnaud,… c’est Micheline ! »
« Ah…, bonjour. » (Toute la difficulté dans ces moments-là réside dans la capacité à pouvoir faire transparaître de l’entrain dans le « ah », comme si avoir Micheline au téléphone nous faisait plaisir)
« Comment tu vas alors ? »
« euh, ….(afin d’éviter au maximum les hypothétiques blancs que ma réponse aurait pu entraîner dans la conversation, je choisis de répondre par l’affirmative)… ça va…ça va. » « Et toi ? » (Est-ce la politesse, du conformisme, une gêne de ma part qui m’empêche de formuler une autre réponse ?)
« Tu fais quoi déjà ? Tu es toujours étudiant c’est ça ? »
« Oui, c’est ça. Etudiant en école de commerce. »
« Et ça te plait ? »

(Là, je commence vraiment à trouver cette situation surréaliste. Cette personne, qui fait partie de la famille éloignée et que je n’ai pas vu depuis presque 10 ans, est entrain de me parler comme si on était potes ou comme si elle cherchait à faire connaissance. Pourquoi me pose-t-elle toutes ces questions. Elle a peur de paraître mal polie si elle demande juste à parler à mes parents, qu’elle abrège la conversation et qu’elle ne me pose aucune question. Parce que si c’est ça, dans ce cas-là, je passe direct le téléphone et je ne me dirais même pas qu’elle est impolie ! Ce que je fais, l’intéresse-t-elle vraiment ? A-t-elle l’intention de devenir amis ? Je ne pense pas. Ces conversations de politesse ont-elle un sens ?)

« Euh, non, pas trop en fait » (Pour une fois, j’arrive à dire la vérité alors qu’habituellement, j’aurais dit : « oui, oui ». Je ne sais pas vraiment ce qui me pousse à faire cette réponse ? Peut-être parce que la situation me saoule tellement ?)
« Ah…. » Et là, inévitablement, je sens une gêne au téléphone parce ma réponse n’est pas formatée. Il lui faut donc réfléchir à ce qu’elle va dire. Elle ne pourra pas ressortir la conversation qu’elle s’était préparée à avoir comme « Ah, bah, c’est bien alors. Et plus tard, qu’est-ce que tu veux faire? ».

Finalement, elle parvient à enchaîner :
« Bon, ….bon… ça ira mieux plus tard, hein…. ? »
« Euh, oui, sûrement »
« Mais tu n’es pas en école en ce moment ?
»
« Non, je suis en stage » (j’aurais dû répondre « si » car là, le m’expose à devoir répondre encore à d’autres questions) « Tu fais quoi ? »
« Oh…là je fais un stage en ressources humaines mais c’est un stage pas très long, j’ai fai ça un peu au hasard.» (Pourquoi les gens demandent-ils toujours ce que l’on fait dans la vie ? Ce que l’on fait, le métier que l’on exerce est-il censé renseigner sur notre personnalité ? Parce qu’en ce qui me concerne, je peux répondre clairement « non »
«  Bon (rires) … » 

...(je vous passe la suite de la conversation, mais celle-ci ressemble sensiblement à ce qui précéde)

Ah….ces conversations formelles, de bien séance, où l’on ne dit rien, vraiment rien…

La prochaine fois, soit je ne décrocherai pas ou je répondrai « ah, non, je pense que ça doit être une erreur… !

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