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Réflexions existentielles

17 février 2008

La famille

Ce week-end, je suis en cure de réunion de famille. Normalement, j'y ai droit 2 ou 3 trois par an seulement mais ce week-end, il a fallu que j'assiste à 2 réunions de famille en 2 jours avec chaque côté de la famille...

C'est une chose curieuse la famille. Comment expliquer ce rapport si "spécial"que nous entretenons avec des membres issus du même arbre généalogique. Les gens que j'ai vu hier, j'ai beau les voir qu'une fois tous les 5 ans, et ils ne me connaissent pas au fond. Et bien malgré cela, ils m'apprécient. Hier soir, nous étions 11 à table avec comme seule "étrangère" l'amie de mon frère. Quand les deux dernières personnes sont arrivées, elles ont fait le tour de table pour saluer tout le monde. Ca passe par des embrassades..., même entre deux hommes..., ce qu'on ne retrouve pas dans d'autres relations autres que la famille. Mais comment expliquer qu'un gars qui ne m'a vu que 2 fois dans la vie me fait la bise alors qu'il serre la main de la petite amie de mon frère, qui est une fille ! Comme si c'était pour lui faire ressentir qu'elle était différente puisqu'elle ne fait pas partie de la famille ou peut-être par gêne, car il ne la connait pas. Mais en même temps, il ne me connait pas vraiment non plus, alors pourquoi me fait-il la bise?

C'est une étrange chose la famille. Vous n'avez jamais remarqué que lorsque l'on vous présente ou que l'on vous présentait quelqu'un en disant "vous êtes de la même famille.... (cousins éloignés ou autres)", notre regard et  notre perception de l'autre change. Ce n'est plus un étranger, il passe définitivement de l'autre côté... Même si nous n'avons aucun point commun et que nous ne le reverrons peut-être qu'une seule fois dans tout le reste de notre vie, eh bien malgré cela, il y aura toujours ce petit quelque  chose qui fait que nous le considérons autrement.

Comment expliquer que la famille nous rassure autant? La famille, ce sont des gens comme tout le monde, non? Les imbéciles, les détraqués, les malhonnêtes, on doit bien les retrouver quelque part..., dans une famille! Et pourquoi pas même, dans la nôtre ?  Quand on voit quelqu'un de "la famille", on entre dans une atmosphère de confiance, cela nous rassure, nous protège. Mais pourquoi n'avons-nous pas aussi cette attitude avec de parfaits inconnus? Des gens que l'on croise dans le métro, à la boulangerie ou dans la rue? Qu'est-ce qui fait que l'autre nous est aussi étranger que le membre de la famille nous est proche alors qu'il peut être plus éloigné que cet autre qui nous parait a priori étanger et qui pourrait, en apprenant à le connaitre, se révéler être plus proche de nous? ...vous me suivez?

Je me suis senti bizarre en famille hier. Et demain, j'ai le droit à un nouveau tour, cette fois-ci avec une autre partie de la famille. Comment vais-je me sentir alors: étranger ou familier ?

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24 janvier 2008

Le désœuvrement

Bon …ces derniers temps, on ne peut pas dire que j’ai beaucoup posté sur mon blog. Il faut dire que depuis que  j’en ai fini avec mon stage, je ne sais pas quoi faire ! Et moi qui pensais avoir conquis ma liberté… Parce que là, mon libre arbitre me cantonne à choisir entre 3 lieux : ma cuisine pour aller manger quelque chose dans le frigo, mon séjour pour aller sur l’ordi ou zapper entre les différentes chaînes de télé, et enfin ma chambre pour aller y piquer un somme. Ce qui est assez maigre au final comme liberté...

Le temps passe mais je ne fais rien. Du coup, je me dis. « Tiens, tu ne fais rien,…pourquoi ne fais-tu pas quelque chose ? ….Oui, mais quoi…. ? » Quand on en arrive là, il y a de quoi de se poser des questions, non ? (ca me rappelle un de mes premiers posts…Inquiétant…)

Sans_titre

Bon, il me reste encore un peu de lucidité et je n’ai pas encore totalement sombré dans la folie alors je vais en profiter pour vous raconter une petite anecdote qui m’est arrivé. Je dis petite anecdote car il n’y a rien de transcendant mais en même temps, vu que mon inspiration est enfermée dans une cage, ce n’est pas étonnant qu’elle n’ait pas grand-chose à se mettre sous la dent.

J’étais donc l’autre jour à la bibliothèque François Mitterrand. Je voulais en fait me motiver pour taper mon rapport de stage alors comme en restant chez moi, je n’y arrivais pas, je me suis dit qu’en allant dans un endroit studieux la motivation viendrait être. Et entre temps, j’avais trouvé un site qui propose aux gens de se retrouver autour d’une même activité. Alors je me suis dit pourquoi pas… Et donc, je me suis retrouvé dans cette bibliothèque un peu perdu au milieu de toutes ces salles. La personne qui s’était inscrite aussi par l’intermédiaire s’est posée à une table où il restait de la place et moi là où j’ai pu en trouver également. Bon, au bout de 2 heures, je n’avais pas écrit grand-chose : un beau paragraphe d’une dizaine de lignes tout de même mais c’est tout. Je pense que l’atmosphère était trop silencieuse pour moi. Bref, tout ça pour dire, qu’au final, on a pu discuter à la cafétéria de la bibliothèque. Ainsi,  j’ai appris que cette personne préparait le concours de l’ENA tout en étant prof de philo. Mais j’ai dû un peu passer cette personne à l’interrogatoire pour le savoir car elle se contentait de dire, avec une curieuse pudeur, qu’elle préparait « un concours administratif ». Et j’avais pris çà d’abord comme une forme de modestie mais je me suis aperçu par la suite qu’il s’agissait plutôt d’une forme d’élitisme. En fait, elle était prof de philo par défaut car elle avait raté « Normale Sup (en Lettres) ». Et ce j’ai entendu par la suite m’a un peu fait halluciné. Elle était prof de philo dans un lycée moyen et jugeais inintéressant d’enseigner à de tels élèves qui n’écoutent pas et qui n’ont jamais lu un bouquin de leur vie. Alors moi, rien que pour la mettre mal à l’aise, je lui ai dit que je ne lisais jamais, ce qui est vrai du reste. Elle a enchaîné sans trop y prêter attention (car je devais être bien quand même pour elle, vu que je fais des études…) en me disant que même au niveau du langage, ils ne savaient même pas par exemple ce que voulait dire le mot « pernicieux » ! « Encore, « magnanime », on peut ne pas connaître mais « pernicieux »… » m’a-t-elle lancé avec désespoir.

Bon, dans ma tête, j’essayais de réfléchir pour voir si j’arrivais à définir ces 2 mots et non, je n’y arrivais pas, mais curieusement, je ne me suis pas senti bête pour autant (bon, en même temps, tout le monde se dit la même chose…).
La connaissance et l’intelligence, ce sont 2 choses distinctes, non ? Est-on obligé d’apprendre le dictionnaire par cœur pour être intelligent et réfléchir ? C’est comme si pour certains, il existait  des codes universels à maîtriser (connaître certains mots de vocabulaire, avoir lu tel « classique » ou aller à l’opéra…) pour être intelligent et être digne qu’on nous adresse la parole.
Comment peut-on être prof de philo et renoncer à vouloir faire progresser l’autre dans la réflexion. Que Pierre-Alain Frau, ex-joueur du PSG, ait renoncé et ait baissé les bras, soit…, passe encore ! Mais un prof de philo vis-à-vis de ses élèves ! Il ne me semble pas que Socrate se disait vis-à-vis de ses interlocuteurs que ça ne servait rien, qu’ils étaient déjà condamnés, et qu’ils étaient stupides ? J’ai retenu ça de mes cours, mais si elle est prof de philo, je suppose qu’elle doit le savoir aussi… Et pourtant…
C’est triste de voir que des gens perdent toutes leurs illusions, si tant est qu’ils en aient eu un jour…

Donc elle préparait son concours de l’ENA mais sans objectif, sans autre but que celui d’avoir un bon classement du concours qui déterminera ses possibilités de choix pour son futur poste. Donc en gros, ce qu’elle veut, c’est faire l’ENA et c’est un objectif en soi apparemment. Derrière ça, il n’y a même pas d’idéal, se dire, je vais mettre mes capacités intellectuelles au service mon pays. Non, plus tard, son objectif sera derrière elle : avoir eu comme objectif de faire l’ENA, ce qu’elle aura peut-être réussi… Ses proches ou personnes du même acabit diront « C’est bien, elle a de l’ambition, c’est quelqu’un de bien » Car oui, pour certains, l’ambition n’est que professionnelle ! Mais l’ambition, ça ne peut pas être une ambition intellectuelle, relationnelle ou encore altruiste ? Ca ne compte pas ça ?

On appelle ça l’élitisme. Mais on n’y donne pas tous la même connotation.

8 janvier 2008

Retour sur soi

Paris_sunset_panoramic

Aujourd’hui, je me suis levé vers 14H30. Voilà une semaine que je suis rentré du Mexique et je me suis toujours pas réadapté à l’heure française. Je me couche donc tous les jours vers 5H du matin soit environ 22H heure de là-bas. Mais le problème, c’est que ça a complètement déséquilibré mon rythme biologique puisque je mange aux heures « normales » alors que mes heures de sommeil sont décalées. Résultat : je me suis levé aujourd’hui avec une horrible mal de tête. En fait, je ressentais la même sensation que lorsque l’on s’amuse enfant à tourner en rond sur soi-même pour perdre le sens de l’équilibre. Ca m’a fait la même chose et pendant plusieurs heures. Et je sais que si je repousse le moment de me coucher à chaque fois, c’est parce que j’ai le sentiment de pas avoir eu une journée remplie. Alors en retardant ce moment, j’entretiens l’espoir qu’il m’arrive quelque chose, que je n’ai pas perdu mon temps.

Bref, tout ça pour dire que pour essayer de chasser ce mal de tête, j’ai décidé de prendre l’air. Je suis sorti de chez moi et j’ai marché pendant plus de 2 heures dans la ville dans laquelle j’ai vécu toute mon enfance . Ca fait toujours bizarre de retrouver certains endroits que l’on a connu et que l’on redécouvre avec d’autres yeux en essayant de se souvenir de moments passés.

Cette marche a été pour moi un moyen de faire une petite synthèse, un bilan personnel. Et cette marche m’a permis de faire un retour sur moi-même.

Tout d’abord, c’est simplement la vue de 2 grands peupliers sur le chemin que j’ai emprunté qui m’a rappelé le temps où j’allais faire du golf avec mon frère le mercredi quand j’étais petit. C’est drôle comme l’on peut associer certaines sensations ou certaines images avec des souvenirs.

Je suis passé ensuite dans la forêt tout en écoutant de la musique. En écoutant 2 morceaux de Madonna « Frozen » et « The Power of Good Bye », je me suis souvenu que j’écoutais ces titres quand j’étais au ski petit.

La forêt est située sur une hauteur, ce qui fait que l’on peut surplomber en lisière de forêt Paris avec la tour Eiffel située à une vingtaine de kilomètres. Je la voyais au loin scintillant dans la nuit tombante avec les autres lumières urbaines environnantes. C’est comme si ce recul physique que l’on a sur des éléments de la vie courante permettait d’effectuer un recul d’ordre intellectuel sur les choses. Cela permet de relativiser les choses, on observe de loin, on se place d’un certain côté du tableau et on peut l’analyser.

Je me suis senti bien, et j’ai trouvé ce moment très beau.

Si j’ai besoin de toute cette nostalgie, c’est que j’ai oublié qui j’étais. Avec le temps, c’est comme si je m’étais coupé de moi-même. J’ai donc besoin de me retrouver pour savoir qui je suis. Lorsque l’on grandit, on essaie de fuir certaines choses, d’en découvrir d’autres. Le risque peut être au final d’oublier sa personnalité. Certains éléments extérieurs nous conduisent aussi parfois à nous couper de notre personnalité. Ainsi, j’ai besoin de me reconstruire.

Récemment, je me suis rendu compte qu’à force de vouloir remettre en cause tout ce que j’avais pu apprendre, toutes les influences que j’avais pu recevoir, j’en étais venu à penser que la vie n’avait pas vraiment de sens. Je me disais que si par exemple j’aimais pratiquer telle activité, que j’adoptais tel comportement social par exemple, c’était parce que j’avais reçu une certaine influence (de la société, de la famille ou autre) et que par conséquent, si j’avais reçu une autre influence, j’aurais agi encore d’une autre manière. Et cela m’a posé un problème, car je n’ai pas supporté cette idée que tout n’était que contingence. Ainsi, j’ai rejeté le fait que je puisse avoir certains désirs en me disant par exemple qu’il était stupide d’aimer le vélo. Je crois aussi que c’est dû au fait que je me disais que ce genre d’activité ne servait à rien. Quel est le sens de faire du vélo ?

D’un côté, j’ai rejeté ce mes influences et de l’autre, je me suis mis à remettre en cause et à nier le sens des choses.

Bref avec tout ces raisonnements, sans m’en apercevoir, j’étais tombé dans une spirale de réflexion me faisant plonger dans le nihilisme. La vie n’avait donc pas de but, pas de sens puisque je ne pourrais jamais changer vraiment les choses, comme un grand homme politique au sens noble du terme ou comme un grand intellectuel pourrait le fait. Et même ces personnages, ont-ils vraiment le pouvoir de changer les choses. Je crois que j’ai souffert d’une frénésie d’envie de changer le monde d’une manière totalitaire.

Quelque chose m’a paru ne pas tenir dans le raisonnement. Cela ne pouvait pas tenir. Après quelques recherches, j’en suis à conclure que la vie peut sembler ne pas avoir de sens. Pour lui donner un sens, il faut VOULOIR lui donner un sens. Je pense que c’est par là que l’on peut résoudre l’équation. Il faut avoir comme constante de chercher le sens et de se battre pour le chercher et de donner sens ainsi à notre existence. Car je crois que le nihilisme, cela consiste en un renoncement, un renoncement de la volonté.

Et je crois que les textes que j’ai écrit récemment sur ce blog ont été pollués par cette pensée négative. Et si je devais les réécrire, je ne pense pas que mon point de vue serait le même. C’était inapproprié par exemple de critiquer ces gens dans mes articles que je jugeais méprisables.

Je me suis fait cette réflexion lors d’un dîner entre amis. J’étais assis à côté d’une personne que je ne connaissais pas avant et que je trouvais assez banale dans le sens où rien ne permettait de penser dans ses propos qu’elle avait quelque chose de particulier en elle. Et lorsque qu’elle s’est mise à me parler, je me suis rendu compte, qu’elle était en fait d’une grande intelligence, d’une capacité à comprendre et analyser l’environnement.

Comme quoi il ne faut jamais renoncer à chercher ce qu’il y a de beau dans la vie. La perception que l’on a de la vie, c’est un état de l’esprit en fait. La vie peut être belle et avoir du sens, mais pour cela il ne faut pas renoncer à vouloir.

2 janvier 2008

Mon voyage au Mexique

Voilà presque 2 semaines que je n’ai rien écrit et pour cause : je suis parti en voyage.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un voyage ? Apparemment, ça paraît évident et on pourrait se dire que c’est un mot tellement courant qu’il n’y a pas besoin de le définir : « Ben….le voyage, c’est un voyage quoi ! » Et pourtant si! Car la semaine que je viens de passer lors de ces vacances me pousse à vouloir rappeler (ou au moins tenter) ce qu’est le voyage, le vrai ! Je vais vous dire où je veux en venir.

Auparavant, un petit aparté s’impose. Je me souviens qu’un jour ma prof de français nous avait parlé en classe de 1ère de Montaigne. Pour lui, la meilleure façon de voyager est de partir vers l’inconnu et de se mêler aux autochtones et non de rester parmi ses semblables (c’est à dire dans la facilité, qui nous rassure).

Et encore, Montaigne ne connaissait pas les tour operators et les touristes du XXème (et XXIème siècle même) lorsqu'il a eu cette réflexion.

Et donc pour en revenir à mon histoire, cette semaine, je devais « voyager »…En effet, pour Noël, mes parents et mon frère voulaient partir vers une destination lointaine « mais pas la République Dominicaine, parce qu’on l’a déjà fait ». Alors ce sera, le Mexique ! Notez bien que le choix de la destination possède une importance primordiale car une plage du Mexique, évidemment, est sensiblement différente d’une autre plage tropicale…

Bref, lorsque j’ai eu connaissance de cette annonce, je n’ai pas voulu m’emballer et maintenant que la semaine s’est déroulée, je me dis que je n’ai pas eu tort…

A mon arrivée, la première chose qui m’a frappée, c’est la ressemblance quasi-exacte de l’hôtel avec celui dans lequel j’étais allé un an plus tôt mais qui se trouve pourtant à des milliers de kilomètres, en République Dominicaine. Déjà, à l’arrivée, ça commence par le petit bracelet que l’on fixe à notre poignet qui nous permet de manger et boire à volonté 24H/24H dans ….les restaurants qui sont les mêmes dans les 2 destinations avec presque les mêmes buffets agencés de la même façon avec des mets assez semblables. Je retrouve également la même animation avec le cuisinier qui prépare les omelettes devant les yeux du touriste qui peut personnaliser sa préparation d’œufs avec différents ingrédients.

Notez déjà que cela fait beaucoup de « même »…

Maintenant, venons-en aux activités : on retrouve le même type de piscine aux formes arrondies et au bar aménagé dans l’eau avec des tabourets sous-marins. On retrouve aussi les mêmes ateliers-vente de produits artisanaux, les animateurs G.O., les animations-spectacles, les cours de plongée dans la piscine etc…

C’est comme si ce genre d’hôtel fonctionnait comme une franchise à la Mc Do. Mais ici, le pire, c’est que je n’étais pas dans une chaîne d’hôtel et rien n’explique le fait que tout semble ressembler à l’endroit où je me trouvais en République Dominicaine. Parce que dans le cas du Mc Do, tous les lieux doivent être similaires et correspondre à un cahier des charges. Mais ici, qui dicté le cahier des charges ? C’est comme si on concevait les hôtels en fonction des supposées attentes des touristes. Non pas que cela paraisse absurde que l’on en tienne compte mais de là à ce que le touriste impose sa loi … Mais en même temps, ce sont les touristes qui choisissent dans les catalogues et ce sont eux qui choisissent d’aller dans des endroits qui se ressemblent où ils seront installés confortablement et où il n’auront pas de mauvaise ou pas de surprise tout court. C’est un peu comme si le touriste venait retrouver des choses qu’il a déjà chez lui mais avec simplement un cadre différent qui lui permet de dire qu’il est parti en vacances, qu’il a été dépaysé.

Tout ceci me laisse vraiment perplexe et profondément triste car ici, en fait, rien n’est EXOTIQUE sauf peut-être les fruits proposés au buffet. Et sans exotisme, est-ce qu’on peut encore parler de voyage ? Quand je voyais les gens autour de moi, j’aurais voulu lire sur leur visage de l’étonnement, de la fascination, de l’interrogation. Et je ne pouvais lire rien de tout cela, car il n’y avait justement rien d’exotique. Et c’est là que je repense à Montaigne qui nous invitait au voyage, le vrai voyage. 

Comment peut-on en arriver à vouloir voyager et paradoxalement retrouver un certain formatage ? A quoi sert de voyager de cette façon ? Quand j’y pense, je me dis qu’il faut être un peu fou pour faire 10000 km en avion, entassés comme des cochons en batterie prêts à se goinfrer de clichés. Certes, on se repose, on prend en photos les quelques palmiers et on profite du soleil qui nous « donne bonne mine », mais… c’est tout. Tout çà donc, pour avoir une semaine de soleil et de chaleur parmi les 10, 15  ou plus semaines d’hiver ? Mais si on y va que pour une semaine de soleil, ne peut-on pas attendre le retour du beau temps tout simplement tranquillement chez nous? Ca me fait un peu penser au consommateur aisé qui mange des fraises en hiver pour son petit besoin égoïste sans se soucier des conséquences écologiques du transport que cela induit. Quand on voyage de cette façon, il y a certes les conséquences écologiques mais je m’interroge surtout sur l’utilité et le sens d’un tel « voyage » où l'on ne découvre un pays qu'avec une vue biaisée et étriquée, comme quand on regarde par le judas d'une porte. N'ayons pas peur et bousculons-nous! Sortons de chez-nous, de nos habitudes et de nos clichés pour aller à la rencontre de l'inconnu !

Pour conclure donc, cette semaine, j’ai « voyagé », voyagé un peu comme une fraise mais en opérant le trajet inverse puisque c’est moi qui suis parti au soleil. Ce qui me réconforte, c’est que contrairement à la fraise, moi je suis revenu chez moi et j’espère bien pouvoir repartir mais cette-fois-ci, plutôt que de faire 10000 kilomètres tout en restant en réalité chez moi, ce sera pour VOYAGER !

Sans_titre

19 décembre 2007

La dernière fois et la première fois

Friedrich

Demain, c’est la dernière fois où je devrai me rendre à mon stage.

Demain, c’est la dernière fois où je devrai lutter contre mon voix intérieure qui me dit ne pas aller travailler pour la journée.

Demain, c’est la dernière fois où je devrai errer dans les transports en commun parmi toutes ces pauvres âmes errantes, errant après

Demain, c’est la dernière fois où je devrai commencer une journée en souhaitant qu’elle soit déjà terminée.

Demain, c’est la dernière fois où je devrai lutter contre moi-même pour répondre par un sourire aux blagues pas drôles que me fait ma supérieure.

Demain, c’est la dernière fois où je devrai renoncer à mes convictions et ma personnalité en sombrant dans l’aliénation.

Demain, ce sera la première fois où je ne pourrai plus me cacher derrière mes obligations matérielles pour refuser de faire ce que mon moi profond me dit de faire et où je serai seul face à ma conscience et ma supposée liberté.

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13 décembre 2007

Pour moi, ça sera rasoir...

massue_couteau

Le coiffeur…je préfère toujours avoir les cheveux trop longs plutôt que d’aller me faire couper les cheveux. Malheureusement (ou heureusement peut-être), je n’ose pas me couper les tifs tout seul, craignant trop le résultat.

Allez, je prends mon courage à 2 mains et je décroche mon téléphone, et demande un rendez-vous à 18H.

« Oui, Monsieur….qui vous coiffe habituellement ?»
« …. »

Et la jeune femme au bout du fil comprend à mon bredouillement que je n’ai pas la chance d’avoir de coiffeur ou coiffeuse attitré(e). Alors, ça sera pour 18H avec… une paire de ciseaux et quelqu’un au bout.

A mon arrivée, je subis toujours le même rituel : on me demande mon nom et me propose de me débarrasser de mon manteau. Et à moi, la cape de Zorro à enfiler à l’envers ! Passage obligé au lavage de cheveux au lavabo avec torticolis et direction le siège où mes cheveux vont pouvoir être découpés, coupés et redécoupés.

A cet instant, je ne sais jamais quoi faire, comment me comporter. Après qu’on m’ait demandé mes hypothétiques préférences de coupe, je me retrouve à attendre devant la glace avec un sentiment de solitude n’ayant comme point de vue à ma portée que ma tête, que je dois supporter en face de moi et à qui je ne peux échapper. Où dois-je regarder : au plafond ? Vers mes cheveux ? Vers le caniche de la coiffeuse qui trottine  d’un bout à l’autre de la pièce sans savoir vraiment où aller ? Ou encore vers la plante verte au fond de la pièce que je peux apercevoir dans le miroir… ?

Déjà, j’ai pu éviter de devoir exprimer mon point de vue sur la météo capricieuse et de donner mon avis sur la trépidante vie de couple de Brad Pitt et Angelina Jolie, et je vous assure que je mesure toute la chance que j’ai eu d’y échapper ! 

Fin de l’opération. Je peux admirer mon profil crânien de 3-4 arrière et répondre comme toujours par l’affirmative que la coupe me convient. Je suis presque libéré

Je sors mes 20 euros de mon portefeuille et récupère mes 50 centimes de monnaie, ...plus que la porte à ouvrir... et avant cela, afin qu'il ne manque aucun élément à ce petit rituel, je ne repars pas sans avoir le droit au "[sourire] merci, aurevoir monsieur..." appris par coeur en technique de vente. Mais non pourquoi ne-vois je que le mauvais côté des choses partout ? Et si cela venait du coeur tout simplement ?

11 décembre 2007

Un appel angoissant

Il y a une chose que je n'aime pas ou qui me laisse toujours perplexe : les conversations surréalistes.

Dimanche après-midi, le téléphone sonne, je décroche »

« Allo… »
« Allo…, bonjour, c’est …Martin ? »
« Euh, non, c’est son fils »
« Ah, bonjour Arnaud,… c’est Micheline ! »
« Ah…, bonjour. » (Toute la difficulté dans ces moments-là réside dans la capacité à pouvoir faire transparaître de l’entrain dans le « ah », comme si avoir Micheline au téléphone nous faisait plaisir)
« Comment tu vas alors ? »
« euh, ….(afin d’éviter au maximum les hypothétiques blancs que ma réponse aurait pu entraîner dans la conversation, je choisis de répondre par l’affirmative)… ça va…ça va. » « Et toi ? » (Est-ce la politesse, du conformisme, une gêne de ma part qui m’empêche de formuler une autre réponse ?)
« Tu fais quoi déjà ? Tu es toujours étudiant c’est ça ? »
« Oui, c’est ça. Etudiant en école de commerce. »
« Et ça te plait ? »

(Là, je commence vraiment à trouver cette situation surréaliste. Cette personne, qui fait partie de la famille éloignée et que je n’ai pas vu depuis presque 10 ans, est entrain de me parler comme si on était potes ou comme si elle cherchait à faire connaissance. Pourquoi me pose-t-elle toutes ces questions. Elle a peur de paraître mal polie si elle demande juste à parler à mes parents, qu’elle abrège la conversation et qu’elle ne me pose aucune question. Parce que si c’est ça, dans ce cas-là, je passe direct le téléphone et je ne me dirais même pas qu’elle est impolie ! Ce que je fais, l’intéresse-t-elle vraiment ? A-t-elle l’intention de devenir amis ? Je ne pense pas. Ces conversations de politesse ont-elle un sens ?)

« Euh, non, pas trop en fait » (Pour une fois, j’arrive à dire la vérité alors qu’habituellement, j’aurais dit : « oui, oui ». Je ne sais pas vraiment ce qui me pousse à faire cette réponse ? Peut-être parce que la situation me saoule tellement ?)
« Ah…. » Et là, inévitablement, je sens une gêne au téléphone parce ma réponse n’est pas formatée. Il lui faut donc réfléchir à ce qu’elle va dire. Elle ne pourra pas ressortir la conversation qu’elle s’était préparée à avoir comme « Ah, bah, c’est bien alors. Et plus tard, qu’est-ce que tu veux faire? ».

Finalement, elle parvient à enchaîner :
« Bon, ….bon… ça ira mieux plus tard, hein…. ? »
« Euh, oui, sûrement »
« Mais tu n’es pas en école en ce moment ?
»
« Non, je suis en stage » (j’aurais dû répondre « si » car là, le m’expose à devoir répondre encore à d’autres questions) « Tu fais quoi ? »
« Oh…là je fais un stage en ressources humaines mais c’est un stage pas très long, j’ai fai ça un peu au hasard.» (Pourquoi les gens demandent-ils toujours ce que l’on fait dans la vie ? Ce que l’on fait, le métier que l’on exerce est-il censé renseigner sur notre personnalité ? Parce qu’en ce qui me concerne, je peux répondre clairement « non »
«  Bon (rires) … » 

...(je vous passe la suite de la conversation, mais celle-ci ressemble sensiblement à ce qui précéde)

Ah….ces conversations formelles, de bien séance, où l’on ne dit rien, vraiment rien…

La prochaine fois, soit je ne décrocherai pas ou je répondrai « ah, non, je pense que ça doit être une erreur… !

2 décembre 2007

Des nouvelles

Cela fait longtemps que je n'ai pas posté de texte. D'un côté, parce que j'ai trouvé d'autres occupations et d'un autre côté, parce que je n'aime pas ce que j'écris et j'ai honte de faire lire mes textes d'une bien pauvre qualité. Je suis un éternel insatisfait mais quand je lis mes textes avant de les publier, je suis trop fainéant pour les réécrire...

Promis, je vais essayer de faire mieux prochainement.

19 novembre 2007

Satanée Baby Fever...

Un phénomène m’exaspère particulièrement et finit par me désespérer : je veux parler de la bébé mania. En effet, je crois que je n’arriverai jamais à comprendre complètement pour quelles raisons les gens ont cette obsession des enfants. Il existe certes des femmes qui ne souhaitent pas en avoir ou d’autres qui n’ont pas spécialement la fibre maternelle mais qui finissent par rentrer dans la norme et franchissent le pas. Mais la plupart ont tellement, et ce depuis leur plus profonde enfance, cette fascination pour ces choses à 4 pattes qu’elles ne peuvent concevoir plus tard  leur vie sans enfant. On appellerait çà l’instinct maternel… En cherchant dans mon Larousse de poche, j’ai trouvé cette définition succincte de l’ «instinct » : « Impulsion naturelle, sentiment spontané ». Et cette définition semblerait correspondre à la réalité, les femmes ne se posant pas la question de savoir pourquoi elles veulent un enfant, elles en veulent un et c’est tout, c’est une raison en soi. Mais on peut s’interroger sur l’origine « naturelle » du désir d’avoir un enfant. En effet, s’il y a bien des femmes qui n’en veulent pas, peut-on encore parler d’instinct naturel ? Ou alors ces femmes seraient-elles dénuées de cette impulsion naturelle? Mais peut-on alors toujours parler d’instinct ? Car l’instinct est bien le critère commun qui définit un ensemble d’individus. Ainsi, les loups possèdent l’instinct de prédateur. Chez les moutons, c’est l’instinct d’imitation.

(Je me rends compte que je me suis laissé emporté dans une introduction on ne peut plus scolaire, que c’est moche…)

Bref, là où je veux en venir, c’est que cette pulsion ne serait peut-être pas si naturelle que çà.

Plutôt qu’un instinct, le fait de vouloir des enfants n’est-il pas plutôt un comportement social ?

Si je dis cela, c’est parce que j’observe qu’au fil du temps, les femmes (dans nos sociétés en tout cas) ne sont plus cantonnés et considérées uniquement  dans leur rôle de femmes donnant la vie. On voit de plus en plus de femmes qui privilégient leur carrière plutôt que leur famille et qui peuvent et assument le fait de ne pas vouloir d’enfants. Je ne porte pas de jugement là-dessus mais je fais le constat.

Du côté des hommes, on observe également un nouveau phénomène : l’homme macho a disparu ou s’est effacé pour laisser place à un genre nouveau, l’homme maternel. Alors qu’il y a 10 ou 20 ans, dans une famille, un père montrait difficilement ses sentiments vis-à-vis de ses enfants ou n’était pas complètement libre de le faire au risque de passer pour quelqu’un de passer viril, on voit aujourd’hui des pères ressembler à des mamans poules et devenir de « vrais hommes ». Aujourd’hui, un père, ça prend un congé paternité pour s’occuper de son enfant, il joue et regarde ébahi son enfant et on le voit avec la poussette dans la rue aussi fier que s’il roulait en Harley-Davidson. L’admiration des parents de leurs enfants prend le pas sur l’éducation. Je ne dis pas qu’il ne faut être présent que pour éduquer son enfant mais on attache trop d’importance à l’enfant, comme s’il était sacré. Il n’y a qu’à voir dans la publicité : les professionnels du marketing ont compris que ce qui marche, c’est de montrer un enfant entrain de dire à ses parents ce qu’il doit acheter. C’est comme si les parents se projetaient à travers leur enfant et assimilaient le bonheur de leur enfant au leur. Un peu comme s’ils vivaient le bonheur de leur enfant par procuration.

Et c’est en cela, que je dis qu’avoir des enfants est beaucoup moins « naturel » que vont veut bien le penser. On fait un enfant, pour soi, pour avant tout son propre bien-être et non comme on l’entend dans toutes les bouches, par amour de l’enfant. Avoir un enfant, c’est un acte égoïste, (comme tous les actes ?) : on le fait pour son bonheur à soi, pour pouvoir façonner son enfant à selon ses désirs, lui inculquer ses valeurs, ses principes, l’orienter vers telle voie professionnelle, lui faire pratiquer tel sport, l’habiller de telle façon…et pour pouvoir combler un vide dans sa vie accessoirement.

Si les enfants ont pris une place si prépondérante, c’est peut-être que cela donne un sens pour ceux qui les conçoivent. L’enfant n’est-il pas entrain de remplacer et de devenir la nouvelle religion à la mode, dans une époque où les valeurs sont éphémères et changeantes et où le bébé à 4 pattes vient réenchanter le monde ?

19 novembre 2007

Premier bilan

Bon, après une semaine, je vois que malgré l'absence de style ou un contenu que je juge toujours insatisfaisant, j'ai des lecteurs et que l'on réagit à ce que j'écris. Même si apparemment, je suis un peu isolé dans mon opinion mais j'accepte le principe. Et ça me plaît même !

Je continuerai donc l'aventure.

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